Film allemand de Hans Steinbichler.

A l'origine, c'est un livre : Une Vie Entière, de Robert Seethaler (traduit en français de l'allemand).

Andreas est né en 1898 dans les Alpes Autrichiennes. Il est envoyé chez son oncle, Hubert Kranzstocker, un fermier, à l'âge de 4 ans pour travailler suite au décès de sa mère, qui meurt de la tuberculose. Son oncle touche de l'argent pour s'en occuper, et l'utilise comme un esclave, lui fait faire toutes les tâches ingrates, et le bat quand il en a envie. Andreas ne crie pas, il encaisse, pleure un peu, mais ne se rebelle pas. Un jour, son oncle lui donne un coup de bâton tellement fort, qu'il lui casse la jambe et Andreas tombe dans les pommes.

Autour de lui, tout le monde trouve ça normal. Seule sa grand-mère est gentille avec lui. Il pleurera son décès quelques années plus tard.

Devenu adulte, il continue de subir son oncle, jusqu'au jour où il lui dit que s'il le frappe, il le tuera. Il part alors de la maison et habite dans un petit chalet au milieu de la montagne à quelques pas du village. Il rencontre Marie, qui est serveuse à l'auberge, et qui est un peu traitée comme lui.

Ils se rapprochent et se mettent ensemble, ils se marient rapidement. Marie tombe enceinte. Un jour d'hiver, Andreas entend du bruit dehors, des grondements. Il sort du chalet et une avalanche s'abat sur lui et le chalet disparaît complètement, emportant aussi Marie.

Andreas travaille dur. Il abat des arbres, creuse la montagne, tire des câbles. Il fait beaucoup de métiers dangereux, et beaucoup de ses camarades y perdent un bras ou la vie.

Quand la guerre arrive, il est envoyé au front dans le Caucase, oublié pendant un long moment dans un bunker, il se rend aux Russes puis retourne chez lui.

Petit à petit, la vie change. Les vacanciers font du ski. Les travaux sont tout aussi pénibles, mais changent, et Andreas vieillit. Il revoit son oncle en rentrant de la guerre. Ce dernier se plein d'être toujours vivant alors qu'autour de lui, il a perdu ses 2 fils. Il demande à Andreas de le battre à mort, mais Andreas passe son chemin.

La fin de sa vie approche. Il trouve une autre maison, sous un rocher, et écrit régulièrement des lettres à Marie, qu'il fait passer dans le cercueil par un trou qu'il a fait. En écrivant une dernière lettre, il meurt, le crayon à la main, sur la table à laquelle il écrit.

Ein Ganzes Leben est un très beau film. Ce qui est beau, c'est surtout les paysages : les Alpes sont magnifiques et dans le film, on voit beaucoup de plans avec les montagnes, blanches ou vertes, et le ciel bleu, j'ai trouvé cela très beau.

L'histoire aussi est belle. C'est un garçon, puis un homme, qui a toujours travaillé très dur. Il n'en a rien retiré car à chaque fois qu'il arrivait à quelque chose (il se marie, il attend un enfant, il entretient le chalet, ...), cela lui est retiré peu de temps après. C'est, en quelques sortes, un peu comme Job, dans la Bible : Dieu lui retire tout, peu à peu, pour montrer au Diable que Job l'aimera toujours, quoiqu'il fasse. Ici, Andreas n'est pas vraiment croyant, mais il laisse la vie lui passer dessus. Il subit, sans se battre, mais continue d'avancer. On comprend mieux comment ces gens vivaient, dans les montagnes, à cette époque. C'est triste, mais c'est le titre : Une Vie Entière.