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Ma France à Moi

Je suis allé voir ce film, Ma France à Moi. Le thème, c'est l'accueil d'un réfugier par une parisienne. Apparemment, c'est tiré d'une histoire vraie, dont l'auteur est un des protagonistes du film.

Ce film est intéressant dans le fait qu'il montre 2 approches différentes de l'accueil. D'une part, on commence par découvrir pourquoi la personne qui décide d'accueillir, France, fait la démarche pour accueillir un immigré. C'est loin d'être un accueil désintéressé. En fait, elle cherche à adopter un jeune qui pourrait remplacer son défunt mari, ou son fils parti aux Etats-Unis. Elle a des exigences et vit dans sa réalité, et elle tente d'y faire rentrer Reza. Elle lui met la pression pour qu'il fasse ce qu'elle décide, malgré la résistance de Reza.

Et puis on voit Reza. Au début, il ne parle pas, il semble déboussolé. On ne sait pas grand chose de lui, depuis combien de temps il est là, ni comment il est arrivé en France. Puis au fur et à mesure, on comprend que ce n'est pas un jeune perdu qui serait arrivé là par hasard. On comprends qu'il est motivé, qu'il a des rêves aussi, qu'il n'est pas là pour s'intégrer et devenir français, mais pour faire mieux que ça : il est venu pour rentrer à SciencesPo, étudier, et faire changer les choses dans son pays d'origine, l'Afghanistan. Il a une famille, une sœur et même une future femme qui l'attendent là-bas.

J'admire son ambition et ce qu'il veut faire, mais la question du film, à mon sens, n'est pas celle-là, mais plutôt celle de l'accueil des migrants. Je pense que ça doit être le cas pour beaucoup d'accueillants, en pensant qu'ils accueillent un migrant, pas une personne, mais une personne en devenir. Ce serait une personne qui doit faire telle ou telle chose, comme s'intégrer, trouver un travail, apprendre la langue notamment. En fait, un migrant est une vraie personne qui a déjà vécu des choses que l'on n'imagine pas, et pour ça, il y a d'autres films à aller voir, comme "Moi, Capitaine", et qui montre la difficulté du trajet qu'il a pu faire pour venir chez nous, pour mieux comprendre. Certains viennent chercher une vie meilleure, des études, une vie pour leurs enfants, retrouver leur famille ou juste passer vers un autre pays. C'est à la personne accueilli de décider, pas à l'accueillant, et je crois que c'est tout ce que montre ce film : malgré la pression que France met sur Reza, c'est Reza qui décide ce qu'il veut faire de sa vie. Accueillir, ce n'est pas posséder, c'est agir comme un tremplin pour celui qui l'utilise, pendant quelques jours, semaines ou mois, temporairement pour ensuite faire ce qu'il veut réellement faire chez nous ou ailleurs.

Ce film me donne envie de creuser la question : pourquoi pas accueillir un réfugier, lui donner une chance, le laisser découvrir et avancer dans notre monde et y trouver ce qu'il souhaite faire. Je ne dis pas que c'est facile, mais en ayant un minimum d'ouverture, ça doit être possible de permettre à une personne avec sa culture, de découvrir la nôtre et de faire quelque chose chez nous, d'utile à tous.