Un 15 août à Guernsey ... ou presque
Navigations
2016-08-16
De retour d'Allemagne, j'ai déjà envie de repartir ... et pourquoi pas ! Cette fois, la météo permet d'aller dans les îles Anglo-normandes, mais pas en Angleterre, alors on y va. Je suis déjà allé à Jersey plusieurs fois à Jersey, donc cette fois, direction Guernsey.
Départ prévu avec 2 autres pilotes du club, Didier et Frédéric (un homonyme !) vers 9h30. J'ai le plein du réservoir principal, Frédéric monte devant, et on est parti, direction Caen.
Pour aller à Guernsey comme à Jersey, il faut passer par la douane française. Faire cela à Orléans coûte cher et il faut prévenir, donc j'ai appelé l'aérodrome de Caen la veille, et on m'a confirmé que c'était bon.
C'est une petite navigation d'un peu plus d'une heure. On a déjà un petit aperçu de la suite puisqu'à Caen, enfin tout à côté, on voit déjà la mer.
Arrivé à Caen, je fais le plein du principal et je remplis le secondaire, un tour pour payer la taxe et voir la douane (qui n'est finalement pas venue), et on est reparti pour la suite, la partie la plus intéressante.
Pour cette partie-là, on change les places, et on met les gilets de sauvetage, traversée maritime oblige.
On arrive vers Hozel et on passe sur la fréquence de Jersey, qui s'occupe de cette partie du transit. Je laisse mon copilote faire la radio, mais la réponse rapide et inattendue du contrôle le laisse bouche baie, je reprends donc rapidement la discussion avec le contrôle pour la traversée, que l'on fait vers 3000ft.
On voit Guernsey rapidement, dans la brume puis plus nettement, et on arrive vers le nord de l'île. Après être passé sur l'île de Herm, dont le survol est déconseillé, je demande une directe que j'obtiens.
On a donc la chance de passer au-dessus de Saint Pierre, la ville principale de l'île. On y croise un petit avion au départ de Guernsey.
Ensuite, on arrive près de l'aéroport et le contrôle me demande de me reporter en vent arrière pour la piste 09. Tout se passe bien, et je rappelle en base ...
Au lieu d'une clairance pour l'atterrissage, j'obtiens la réponse suivante : "please circle right". Je lui ai fait répéter pour être sûr et j'ai commencé à orbiter, alors que j'étais au niveau du tour de piste, avion préparer.
Je déteste ce type d'action, car c'est une phase d'approche délicate à basse vitesse, et l'objectif est de toucher la piste, pas d'aller faire des tours en avion au-dessus de phares que je ne connais même pas. Il aurait au moins pu prévenir avant la fin de vent arrière, car l'avion qui est passé devant en finale IFR était quand même assez loin !
Le temps de faire notre 360, l'avion atterrit et on est alors autorisé à atterrir, devant un autre petit avion qui venait d'arriver, et tout se passe bien.
On est tout de suite dirigé vers ASG, le handler local, qui gère les avions de tourisme pour £10, ce qui reste raisonnable pour du handling, mais attention, il faut réserver. Lors de la réservation que j'ai faite la veille, la personne que j'ai eu au téléphone s'est trompé de jour, on a donc du attendre un peu que tout se fasse correctement suite à mon mail, et on est allé se balader en demandant à ce qu'ils ne fassent pas les pleins.
Le but de la journée est de voler, on fait donc un petit tour dans l'île pour découvrir la ville et la campagne, en bus puis à pied, et on va manger dans un pub sur les bords de la mer à St Pierre.
Vers 16h, on décide de repartir, pour être rentré pas trop tard sur Orléans. En arrivant à l'aéroport, on nous dit alors que les pleins ont été fait. J'avais demandé à ce que ça ne soit pas fait sans moi et ce que je craignais est arrivé : ils n'ont pas rempli les 2 réservoirs, seulement le principal. On a du faire venir une deuxième fois le camion AVGAS. En plus, j'ai un tarif réduit avec l'AOPA, dont je n'ai pas bénéficié avec le premier plein, car je lui avais pas donné ma carte (forcément, il ne devait rien faire avant mon retour).
Bref, une bonne demi-heure à attendre le camion et à tout préparer, on a enfin pu repartir à côté de 2 autres appareils français et un local, direction, tous les 4 : Cherbourg.
Nous sommes les premiers à décoller. Je demande à transiter par Alderney pour faire un tour sur cette île, que je n'ai jamais vu, avant de partir en direct sur Cherbourg. On me l'accorde, mais le transit ne se fait qu'à 2000ft, pas plus.
Les avions qui suivent se voient proposer notre itinéraire mais refusent et préfèrent passer par Hozel et le Cotentin.
On profite donc d'une belle vue sur l'île d'Alderney.
Je pense que la prochaine fois que je viens dans la zone, j'irai faire un tour sur cette île, bien plus petite mais qui semble accueillante.
Ensuite, cap vers Cherbourg, en évitant les zones des centrales et zones militaires, ce qui veut dire rester en mer quasiment jusqu'à Cherbourg.
Au cours du transit, on voit un autre avion, qui ressemble à un DR-400, bleu, qui passe devant nous puis nous suit, un peu plus en mer que nous, et un peu plus haut, 2200ft, au début dans la zone de Jersey. Ils nous le signalent, mais m'indiquent qu'ils ne l'ont pas en fréquence et qu'il est dans des zones interdites (zone D et A). Il nous suit quasiment jusqu'à Cherbourg, mais n'y atterrit pas.
L'arrivée sur Cherbourg se fait facilement. Les autres avions arrivent en même temps, mais nous sommes quand même les premiers à discuter à la radio, donc les premiers à atterrir, en semi-direct, sur la piste de Cherbourg.
Je gare l'avion vite-fait devant la tour, pas vraiment sur les bonnes lignes, en précisant que je ne resterai que 10 minutes, le temps de valider la douane ...
On descend donc de l'avion, on va à la douane, puis on remonte, près à repartir alors que les autres avions sont à peine arrivés.
Démarrage du moteur ... l'hélice tourne mais le moteur ne démarre pas ! Je recommence plusieurs fois, toujours rien !
Guillaume, qui gère l'AFIS de Cherbourg, nous propose alors de nous emmener en ville à Cherbourg. La suite du voyage pour ce 15 août se fera ... en train, avec le dernier train de Cherbourg à Paris (20h05), et Sylvain sera assez sympa pour venir nous chercher à Paris à 23h18 pour une arrivée à Orléans vers 1h.
Le lendemain, j'appelle l'aéroclub, qui me confirme qu'il y a bien un mécanicien sur place, et celui-ci m'indique qu'on pourrait regarder dans l'après-midi si je viens. Je reprends donc la voiture avec Sylvain, pour 4h30 de voiture direction Cherbourg. C'est beaucoup plus long en voiture ou en train qu'en avion !
J'essaie de nouveau la mise en route, mais rien ne change. Le mécanicien prend alors en charge l'avion.
Il teste alors les magnétos et les bougies et recalibre ces dernières.
Et, miracle, après un peu moins de 2h de travail, l'avion démarre au quart de tour !!!
Me voilà reparti pour Orléans par les airs ! Tandis que Sylvain reprend alors la route ...
La fin du voyage est un peu différente que prévue, mais mes passagers sont bien rentrés pour travailler le lendemain, le 16 août, et j'ai pu ramener l'avion le 16 août avant que le mauvais temps n'arrive le 17. Plus de peur que de mal, cela me vaudra une bouteille de champagne en remerciement au mécano, et une boite de chocolat pour l'AFIS !